Interpellé aujourd’hui par le mail d’un participant …

Il veut savoir si les formations que nous proposons à l’académie font partie d’une association internationale bien connue de coaching qui se revendique comme l’organisme de référence autoproclamé offrant une légitimité à coup de lobbying pour la pratique du coaching.

On se croirait en plein Monopoly avec des règles inventé par Madof.

La réponse est non, résolument NON !

Nous n’avons pas vendu notre âme … à qui ?

J’apprends du même coup que l’adhésion à cette association est la condition sine qua non pour qu’il continue à se former chez nous, ceci sans aucune considération aucune pour la qualité et la pertinence de nos enseignements, lesquelles sont pleinement reconnues et valorisées , de surcroît, avec beaucoup d’enthousiasme  par le participant lui-même.  Je ne comprends pas …

Que vous changiez de boulangerie parce que le pain n’y est pas bon , mal cuit , que les matières premières n’y soient pas de bonne qualité, que l’hygiène laisse à désirer , ok je vous suis !

Ou  encore, il s’est avéré qu’au niveau de la grossièreté,  c’est plus ou moins à un pain d’orge que la vendeuse est comparée. Le pain y est plus cher qu’ailleurs, il est aussi  3 fois plus petit, bien sûr je peux l’entendre aussi …

Mais imaginez-vous la scène, surtout la tête du boulanger, si un client bien décidé rentre et lui dit : Cher Monsieur, Félicitations !  Votre pain est un pain d’exception !  La farine qui en est pétrie est de maîtrise et de passion !  Mais nos chemins s’arrêtent ici, je veux payer 4 fois le prix pour une pure baguette industrielle.

 Ce qui se passe ici est du même acabit. Il y a de quoi se faire lever, comme dans le four les  pistolets,  un chouia de perplexité dans l’atelier du boulanger !

Car si le contenu réel de nos formations n’entre pas en ligne de compte ! Mais quoi alors ???

Quelle est donc la valeur symbolique du logo de cette association qui éclipse tout discernement par rapport à ce qui est réellement transmis ?

J’ai besoin de comprendre.

Le chant des sirènes est envoûtant mais penchons-nous un moment sur les mécanismes réels de cet envoûtement.

Une pyramide. Colorée. Classification des besoins humains. 5 paliers.

Voici donc ce qui nous motive !

Non ! Ce qui nous gouverne!

Arrêt sur image !

Je suis devant ce premier niveau qui explique pourquoi 2 êtres humains liés d’une indéfectible amitié finiront par se manger l’un l’autre si la faim les tenaille pendant une période longue, plus ou moins déterminée, le cannibalisme étant (peut-être ?) la pire extrémité du plus bas palier non assouvi, ceci étant mon préambule, les zakouskis.

La pyramide de Maslow a les mêmes couleurs que les Teletubbies mais …

Et encore je me pose la question : quels étaient les messages codés cachés derrière le sac à main de Lala et l’antenne de Po ?

L’analyse des contes de fées de Bruno Bettelheim a jeté un peu de méfiance et de froid dans les chaudrons magiques et sur la citrouille de Cendrillon, qui n’était pas bio de toute évidence, bien trop brillante et grosse pour la saison !

Décidément, je ne prends rien pour acquis aujourd’hui !

Mais j’ai envie de t’inviter à explorer avec moi d’autres paliers, c’est ok pour toi, tu me suis ?

Appartenance et estime, avec tous les paliers intermédiaires et dérivés que sont entre autres le besoin de légitimité.

Je suis inquiet et chagriné, voici l’étage des chausse-trappes, des pièges, des fils à la patte.

Jusqu’où seras-tu prêt à aller pour ne pas te sentir seul et valorisé par tes pairs ?

Où est la limite de ton acceptation de la solitude intrinsèque liée à l’expérience humaine ?

Où est la limite de ton sentiment d’exister quand tu n’es pas valorisé par les autres ou simplement regardé par eux ?

Que vaut encore une vie qui n’est pas regardée par les autres à l’ère des réseaux sociaux ?

Combien es-tu prêt à payer pour exhiber un logo, un bouclier, qui viendrait une fois pour toutes t’immuniser du sentiment d’être imposteur, mettre un terme à toute discussion avec toi-même pour commencer, sur ta réelle légitimité, à être là où tu te trouves, en train de faire ce que tu fais !

C’est inconfortable, n’est-ce pas, de se poser la question ?

Que signifie AOP sur un fromage ou un jambon ?

S’il n’y a pas derrière des méthodes, le respect d’une tradition, le respect du temps nécessaire, d’avoir bien nourri le cochon ?

Tout symbole quel qu’il soit, doit être lié à une réalité tangible, sinon il est un paravent devant le vide, une opération marketing.
Ces questions sont importantes, elles tracent les frontières de ta liberté, si liberté il y a.

Ces questions sont importantes car elles font émerger à la conscience les raisons pour lesquelles tu es une proie facile pour de nombreuses associations qui vont jouer avec ce besoin impérieux que tu as d ‘être valorisé, reconnu, légitimé, et de faire partie d’un groupe qui, dans une transe collective hypnotique te ferait presque oublier que tu es venu seul sur terre et que tu repartiras seul, et ton seuil d’acceptation de cette vérité fera la différence entre ta liberté et ton aliénation, entre l’amour et la peur qui sous-tendront toutes tes actions.

Tu es une proie facile parce que douter de soi n’est pas un chemin très valorisé et tu es prêt à payer cher pour éviter de l’emprunter !

Pourtant, c’est un des derniers rites initiatiques que nos sociétés occidentales nous ont laissé pour grandir, se connaître et évoluer, quitter une posture d’enfant roi qui n’aime pas être contrarié, accepter d’être au cœur des doutes sans mur parfois pour s’appuyer.

Mais veux-tu grandir ou t’enrichir ?

T’enrichir (ou te dépouiller ) sans grandir est-il un but dont tu pourrais te contenter ?
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire mais il est important de connaître les enjeux de notre propre réalité, pour être un acteur éclairé de l’histoire que l’on décide ou pas de se raconter.

Les blessures narcissiques non conscientisées sont un terreau d’une incroyable fertilité pour qui veut en tirer profit, sait comment les utiliser.

Il y a aujourd’hui’ hui des associations de coaching qui ont créé leur succès sur les stratégies suivantes, je cite :

1) Nous fonctionnons avec un système de guilde.

Je me fais l’avocat du diable : quand la guilde est elle-même son seul référent et qu’aucune supervision externe libre de toute influence financière n’est organisée, ne devient-elle pas une caste ?

2) La classification est liée notamment au nombre de séances de coaching .

Je me fais l’avocat du diable : même si c’est en forgeant qu’on devient forgeron , ne voit-on pas se profiler, gros comme une maison, les dérives que pourraient entrainer ce genre de critères ?

 » Vous reprendrez bien 5 séances ma petite dame ? »

Comment concilier la posture juste, l’éthique avec le besoin commercial bas de gamme du critère faire du chiffre ?

On peut aller plus loin en se demandant si les apprentis ne sont pas, par essence, plus éthiques que les maîtres.

C’est juste une question …

3) Le titre de coach n’est jamais acquis, nouvelle formation obligatoire très régulièrement.

Je me fais l’avocat du diable : même s’il est important de toujours apprendre et évoluer, ne voit-on pas l’étau se resserrer sur la liberté individuelle et le budget du participant ?

Ce n’est plus une formation que vous payez, c’est une rente !

Il y a matière à questionnement et je tiens à mettre en garde les personnes qui, pour l’obtention d’un logo, en oublierait d’aller creuser ce qu’il recouvre et les stratégies commerciales fortes qui jouent avec les besoins de chacun d’être reconnu, légitimé.

Le marché du coaching est malheureusement corrompu, il fait l’objet de la main mise d’une association anglo-saxonne ayant étendu sa représentation en Europe dont la légitimité a été auto-proclamée et renforcée par une stratégie et un marketing affutés.

Vous allez perdre  beaucoup d’argent pour un miroir aux alouettes qui vous fait croire qu’on vous attend, mais vous n’êtes attendus nulle part, car déjà les dés sont pipés, celui qui fabrique la roulette est aussi le frère du croupier.

Que tu mises  le rouge ou  le noir, tu es le grand perdant ce soir.

 

Je ne peux que m’insurger et informer les personnes sur la réalité d’un système qui n’a plus rien à voir avec l’Art du changement.

Pour conclure, je dirais que pour bien coacher, on devrait coacher comme si on n’avait pas besoin de coacher.

Voici peut-être une piste :

Comment mènerais-je ma séance de coaching si l’argent n’était pas mon moteur, si la reconnaissance n’était pas mon moteur et si je n’avais pas assez faim que pour avoir envie de manger mon client ?

Peut-être qu’en faisant comme si j’étais libéré de tous ces besoins, je pourrai commencer à faire du bon travail.

Peut-être qu’en regardant en face mes besoins quels qu’ils soient, et où je me situe par rapport à eux, je pourrais du même coup savoir où je suis vulnérable et ne pas être pris au piège de structures qui viendront endormir ma vigilance pendant qu’on vole ma liberté et mes ressources.

Et cela s’applique également à de nombreux domaines.

A méditer … Avant de signer !